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Loi n° 064-2015/CNT portant liberté d’association

La Loi n° 064-2015/CNT sur la liberté d'association, adoptée le 20 octobre 2015 par le Conseil National de la Transition au Burkina Faso, a marqué un moment significatif dans la réglementation des activités associatives dans le pays. Cette législation offre un cadre juridique structuré pour la création et le fonctionnement des associations, des organisations non gouvernementales (ONG) et des syndicats.

Elle vise à encourager l’organisation civile tout en assurant la transparence et la conformité avec les normes nationales. Dans cet article, nous explorerons en détail les dispositions de cette loi, son champ d’application, les processus de formation et de reconnaissance des associations, les spécificités liées aux associations étrangères et aux ONG, ainsi que les implications pour les syndicats et les sanctions applicables en cas de non-conformité.

Champ d’application et définitions

La loi s’applique de manière large aux associations, ONG, et syndicats, excluant toutefois les groupements à buts politiques ou commerciaux. Elle introduit plusieurs définitions clés pour encadrer ce domaine :

  • Association : groupe de personnes à but non lucratif visant des objectifs communs dans des domaines variés tels que culturel, sportif, social, etc.
  • ONG : association étrangère ou nationale intervenant dans le développement et ayant des accords avec le ministère chargé de l’économie et des finances.
  • Syndicat : organisation de travailleurs ou d’employeurs visant à défendre leurs intérêts professionnels.

Ces définitions clarifient le cadre d’application de la loi et délimitent les entités concernées par ces régulations.

Constitution et reconnaissance des associations

Les associations se forment librement sans autorisation préalable, ce qui favorise l’autonomie civile. Cependant, elles doivent être déclarées pour jouir d’une capacité juridique. La loi précise les formalités pour la déclaration, incluant la soumission des statuts, règlement intérieur, et procès-verbal des délibérations initiales.

Une association peut être reconnue comme d’utilité publique si elle poursuit des buts d’intérêt général. Cette reconnaissance permet d’accéder à des subventions étatiques et autres avantages, mais impose aussi des obligations de transparence et de reporting.

Associations étrangères et ONG

Les associations étrangères doivent obtenir une autorisation préalable pour opérer au Burkina Faso. Ce processus inclut la soumission de divers documents tels que les statuts de l’association, la preuve de l’existence légale dans le pays d’origine, et un programme d’activités prévu. Les ONG, qu’elles soient locales ou étrangères, doivent également signer des accords avec le ministère chargé de l’économie et des finances, soulignant l’importance d’une collaboration étroite avec les autorités pour un impact positif et contrôlé.

Syndicats

La loi facilite la libre formation des syndicats tout en imposant des formalités de déclaration pour assurer leur transparence. Les syndicats, comme les autres formes d’associations, sont soumis à des règles strictes concernant leur constitution, leurs activités, et leur gestion interne.

Sanctions et obligations

La loi établit un cadre de sanctions claires pour les associations qui ne respectent pas les réglementations en vigueur, allant de l’avertissement à la dissolution. Ces mesures visent à maintenir l’ordre et à prévenir les abus dans le secteur associatif. Par ailleurs, les associations doivent adhérer à des normes élevées en matière de gestion financière et de transparence, surtout si elles bénéficient de fonds publics.

Implications sociopolitiques

Cette loi représente une avancée notable pour la gouvernance des associations au Burkina Faso. Elle encourage la participation active de la société civile tout en instaurant un cadre légal qui protège l’intérêt public contre les dérives potentielles. En équilibrant liberté et régulation, la loi vise à renforcer la transparence et la responsabilité dans les activités associatives, contribuant ainsi au développement social et économique du pays.

Conclusion

En somme, la Loi n° 064-2015/CNT est une législation clé qui structure de manière approfondie le paysage associatif au Burkina Faso. En définissant clairement les règles de formation, de fonctionnement, et de contrôle des associations, ONG, et syndicats, elle favorise un environnement associatif dynamique et régulé. Cette loi est essentielle non seulement pour la promotion de la liberté d’association mais aussi pour la garantie d’une gestion responsable et transparente des entités associatives dans le pays.

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